Santé
La santé des marocains
à la loupe
En 60 ans, la population marocaine a plus triplée en passant de 11.6 millions en 1960 à 35,8 millions en 2020. Avec une consommation annuelle en frais de santé d’environ 497 DH par habitant, une part encore trop importante du coût des dépenses de santé (60%) reste supportée par les ménages, malgré les plans de couverture santé universelle prévue pour 2025. Le Royaume demeure le deuxième pays de la région en termes de frais de santé déboursés par les patients. Alors comment vont les marocains ?
A sa naissance, le Marocain moyen espérait vivre 47 ans en 1962. Aujourd’hui, selon le rapport relatif aux indicateurs sociaux de l’Edition 2018, publié par le Haut-commissariat au Plan (HCP), l’espérance de vie des marocains est portée à 74,5 ans chez les hommes et à 77,8 chez les femmes. Un gain considérable en longévité, qui trouve ses origines dans les progrès médicaux, l’accessibilité grandissante aux soins de santé et une amélioration des conditions de vie des marocains tous milieux confondus.
L’indice de masse corporelle chez les adultes montre que la maigreur et le poids normal ont baissé au profit du surpoids (pré-obésité) et de l’obésité grave et morbide. Ce constat est plus frappant chez les femmes et les citadins qui ont vu leur proportion respective du surpoids passer de 29,9% à 34,7% et de 29,2% à 34,9% au détriment de leur proportion du poids normal qui est passée de 50,6% à 36,1% et de 54,4% à 40,8% respectivement.
Selon les dernières statistiques émanant du Ministère de santé et relayées par le HCP, les causes de décès enregistrés dans les milieux hospitaliers tous sexes et âges confondus restent dominés par les maladies de l’appareil circulatoire qui demeure la principale cause avec 27,2% en 2014, suivie des tumeurs, qui connaissant une légère hausse (13,4% des décès en 2014 contre 12% en 2012).
La couverture maladie
Seule 54% de la population marocaine possède une couverte maladie, malgré les plans de couverture santé universelle prévue pour 2025. Dans ce contexte, le pays a adopté en décembre 2017 une loi instaurant une assurance médicale obligatoire (AMO) pour les travailleurs indépendants.
Le nombre de personnes couvertes par le régime de l’AMO de base a atteint 8.736.228 en 2015. Selon les statistiques de l’ANAM arrêtées au 30 novembre 2016, le nombre de personnes immatriculées au RAMED a atteint plus de 10 millions de citoyens (soit plus de 4 millions de foyers), principalement issus du milieu rural qui représente 48%. Les femmes représentent quant à elles, 53% de l’ensemble des personnes immatriculées au régime RAMED.
Les données issues du dernier recensement de 2014 révèlent que le nombre de marocains en situation de handicap représentent environ 5,1% de la population soit 1.703.424 personnes. La prévalence du handicap est relativement plus élevée en milieu rural (5,5% : 727.833 personnes) qu’en milieu urbain (4,8% : 975.591 personnes).
La deuxième et troisième place du podium sont tenue respectivement par l’antibiotique Amoxil (2,6 millions de boîtes) et l’antiulcéreux, Œdes (2,4 millions de boîtes), suivi d’Augmentin, un antibiotique à large spectre qui totalise 2,2 millions d’unités vendues.
Le traitement de l’asthme Ventoline (2 millions), l’anti-inflammatoire non stéroïdien Surgam (1,8 million de boîtes) et Erector, un traitement contre les troubles de l’érection, arrivent enfin avec 1,6 million de boîtes. L’antibiotique Aclav (831 200 boîtes vendues), Lantus, un médicament contre le diabète de type 2 (268 900 boîtes) et Janumet, un antidiabétique oral (157 300 boîtes) clôture le classement.
Infrastructure sanitaire et personnel médical
Au terme de l’année 2015, le nombre d’établissements de soins de santé de base est de 2792 et celui des établissements hospitaliers de 155. La capacité litière fonctionnelle est de 22.075. Le taux d’occupation moyenne des lits quant à lui s’est établi à 63,8% en 2015, enregistrant un repli par rapport à l’an précédant (soit 65,1%).
Selon la dernière situation arrêtée en 2013, l’effectif des médecins est de 17.1211 (hors les effectifs des CHU) dont 52,4% exercent dans le secteur privé et 51,5% de médecins spécialistes.