Tendance Mondiale
Le Secteur International
L’Économie du Médicament
En 2018, le marché mondial du médicament a dépassé 1046 milliards de dollars (environ 928 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, en croissance de 5% par rapport à 2017.
Le marché américain (Etats-Unis) reste le plus important, avec 45% du marché mondial, loin devant les principaux marchés européens (Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni et Espagne), qui réalisent 15,7% de parts de marché, le Japon (7,1%) et les pays émergents (Chine et Brésil), 10,4%.
Les 5 premiers groupes pharmaceutiques représentent 24% du marché mondial.
Les 5 premiers groupes pharmaceutiques représentent 24% du marché mondial.
Les entreprises d’origine française sont encore insuffisamment internationalisées
Malgré les mégafusions récentes, l’industrie mondiale du médicament demeure peu concentrée par rapport à d’autres secteurs d’activité : les cinq premiers groupes représentent 25% du marché mondial contre 40% dans l’informatique, 50% dans l’automobile et 80% dans l’aérospatial. L’implantation directe des entreprises d’origine française aux États-Unis et au Japon – les deux plus grands marchés du monde – a beaucoup progressé mais reste faible, comparée à celle des entreprises d’origine britannique, allemande et suisse. La part de marché des entreprises françaises aux États-Unis est notamment due au rachat de la firme américaine Rorer par Rhône-Poulenc et à Marion Merrel Dow (devenues Aventis et désormais intégrées au groupe Sanofi).
Le contrôle des prix et la faible rentabilité en France n’ont pas été favorables à l’internationalisation des groupes d’origine française. Cependant, la place réelle des produits d’origine française aux États-Unis, et surtout au Japon, est plus large qu’il n’y paraît : elle est souvent le fait de produits confiés en licence. De même, la diffusion internationale des produits japonais est sous-estimée.
La crise financière de 2009 a contraint les laboratoires à trouver de rapides sources d’économies, au travers, notamment, d’importantes opérations d’acquisition. Quatre des plus gros laboratoires américains se sont ainsi restructurés : Pfizer a acquis le groupe Wyeth, et Merck & Co le laboratoire Schering- Plough. Par ailleurs, le laboratoire américain Abbott a racheté la filiale pharmaceutique du groupe Solvay.
Les rapprochements des grands groupes mondiaux
Implantation géographique stratégique des entreprises, regroupement des entreprises par domaine d’intérêt thérapeutique… ont pour but de leur permettre d’atteindre une taille critique afin de réaliser des économies d’échelle eu égard aux coûts de recherche, d’avoir une plus forte présence sur les marchés et de faire face à la pression exercée sur les prix des médicaments (notamment en Europe) par les pouvoirs publics. Les fusions-acquisitions peuvent avoir également pour objectif l’acquisition de nouvelles technologies (acquisition de firmes de biotechnologies), l’introduction dans un nouveau domaine thérapeutique ou sur un nouveau segment (automédication, par exemple), l’acquisition d’une force de vente ou de distribution, l’implantation dans un pays étranger ou sur un continent.
Un mouvement d’intégration verticale, en particulier aux États-Unis, s’était opéré avec les entreprises de distribution du médicament ou les organismes privés gestionnaires de la maladie (sécurités sociales privées). Il est souvent remis en cause, aujourd’hui, en raison de la différence de profitabilité des activités. Le coût des opérations d’acquisition étant plus élevé, les entreprises développent des accords ou des alliances entre elles et font appel à des compétences extérieures (sous-traitance) à tous les niveaux : recherche, développement, fabrication… En outre, le partenariat peut prendre la forme d’accords de licence pour confier la commercialisation de certains médicaments à d’autres entreprises.
La recherche fait également appel à de nouveaux modes de collaboration en réseau, entre la recherche publique et la recherche privée, par exemple, ou via des partenariats internationaux. La croissance du marché est, pour beaucoup, celle des génériques et des biotechnologies dans les pays développés et celle de l’ensemble de la pharmacopée dans les pays émergents, notamment dans les Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) et, demain, l’Afrique du Sud.
À l’horizon 2015, la tombée dans le domaine public de brevets de produits innovants et internationalisés commercialisés dans les années 1980-1990, la croissance du marché des génériques et la mise à disposition des patients de produits ciblés issus des biotechnologies induisent une transformation du modèle économique de l’innovation. Dans les cinq prochaines années, de nombreux médicaments internationalisés réalisant un chiffre d’affaires annuel de 80 milliards de dollars vont à leur tour tomber dans le domaine public, entraînant mécaniquement un fort développement du marché mondial des génériques et, très rapidement, des biosimilaires.
Dans ces pays, le médicament générique tient un rôle majeur dans la maîtrise des dépenses de santé, l’équilibre et la survie des modèles de protection sociale. Dans les pays en voie de développement il constitue un enjeu pour l’accès aux soins des populations.